Beaucoup moins connues que les sociétés de portage salarial ou les couveuses d’entreprises, les CAE (Coopératives d’activités et d’emploi) permettent elles aussi de tester son idée d’entreprise avant de s’immatriculer et de se former à son futur métier d’entrepreneur, mais dans un cadre plus solidaire. La structure porteuse revêt en effet la forme juridique d’une SCOP (Société coopérative de production). Les premières CAE ont vu le jour dans les années 1990, aujourd’hui il en existe plus de 70 en France. La coopérative Coop’Alpha à Lormont (33) en est bon exemple. Créée en septembre 2006, Coop’Alpha est une SCOP de type SARL (Société à responsabilité limitée) animée par cinq (bientôt six) permanents. Aujourd’hui, elle accueille 58 créateurs d’entreprise.

Comment ça marche ? A son entrée dans la structure, le porteur de projet d’entreprise signe un CAPE (Contrat d’appui au projet d’entreprise) – un contrat créé par la loi Dutreil d’une durée maximum de 24 mois -, qui fixe des objectifs à atteindre pour élaborer son projet. Pendant trois mois, le porteur va pouvoir tester son idée et chercher ses premiers clients. Dès qu’il est en mesure de facturer, il devient « entrepreneur-salarié » en signant un CDI (Contrat à durée indéterminée) à temps partiel, d’une durée minimale de 10 heures qui augmente par avenant au fur et à mesure que son activité se développe. Son salaire est payé au prorata du chiffre d’affaires qu’il réalise, déduction faite des cotisations sociales (salariales et patronales) et d’une participation aux frais de la structure de la coopérative équivalente à 10% de son chiffre d’affaires. De son côté, Coop’Alpha prend en charge toute la partie administrative : c’est elle qui émet les factures (avec le nom commercial choisi par le créateur d’entreprise), effectue les déclarations nécessaires, paye les cotisations, gère la TVA, établit les feuilles de paye, etc.

La principale différence avec le portage salarial réside dans l’accompagnement du créateur d’entreprise : celui-ci bénéficie d’un soutien individualisé et d’un parcours de formation renforcé. Après deux jours d’intégration où on lui explique le fonctionnement de la coopérative, il participe à des ateliers thématiques à raison d’un par semaine pendant trois mois, sur l’étude de marché, le marketing, la communication, etc. Il a accès aux ordinateurs et au centre de ressources de la coopérative. A tout moment, il peut demander des conseils ou des explications sur rendez-vous auprès des permanents. Enfin, il réalise avec eux régulièrement des bilans d’étape pour suivre la progression de son projet.

A tout moment, le créateur peut quitter la coopérative. Il peut par exemple créer son entreprise, ou constater que son idée n’est pas viable, ou trouver un travail salarié ou suivre une formation. Le CAPE étant reconnu par l’Assedic, il peut bénéficier de l’allocation chômage. Le créateur peut aussi décider de continuer à exercer son activité au sein de la coopérative en devenant « entrepreneur-associé », c’est-à-dire de rentrer au capital de la coopérative. Comme c’est le cas en ce moment à Coop’Alpha.

Attention, la coopérative d’activités et d’emploi n’est pas adaptée à tous les types de projet. Elle ne peut accueillir que des activités légères, qui ne demandent pas d’investissement, ne relèvent pas d’un ordre professionnel et sont assurables en RCP (Responsabilité civile professionnelle) auprès de la MACIF. Elle refuse dont toutes les activités nécessitant une garantie décennale (bâtiment) ou présentant trop de risques (sécurité). Bon à savoir : Coop’Alpha est agréée en tant qu’organisme de formation. Inventaire à la Prévert des activités hébergées à l’heure actuelle : agence de communication, réalisation de sites Internet, conseil en recrutement, traduction, écrivain public, couture, élagage, journalisme, conception de cartes au trésor, conseil en image, etc.

Territorialement, Coop’Alpha, qui est située dans le quartier Génicart à Lormont, s’adresse principalement aux habitants des quartiers prioritaires de la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux), mais sa zone d’influence couvre tout le département de la Gironde.

Pour en savoir plus (Coop’Alpha n’a pas encore de site Internet), contacter :

Marie-Josée DAUBIGEON, directrice
1, avenue de la Libération 33 310 Lormont
Tel. : 05 56 74 26 16
mj.daubigeon@coopalpha.fr