Et le vainqueur est… Marseille ! Finalement c’est la cité phocéenne qui a été choisie comme capitale européenne de la culture pour 2013, et non Bordeaux. La nouvelle a été annoncée le 16 septembre par Christine Albanel, ministre de la Culture. Dommage pour l’Aquitaine, mais la forte mobilisation des acteurs politiques, économiques et culturels qui a prévalu lors de la candidature peut laisser des traces. Sur son site, l’équipe de l’association Bordeaux 2013 salue en ce sens toutes les personnes qui ont soutenu le projet : « La candidature de Bordeaux 2013 a permis de faire naître une dynamique et de créer un élan. Bordeaux 2013 a bénéficié d’un soutien sans précédent de la part des collectivités, de ses parrains, du monde économique et notamment de ses ambassadeurs, des porteurs de projets qui ont nourri la réflexion, mais aussi des médias et du grand public qui s’est mobilisé en nombre pour porter haut les couleurs de Bordeaux 2013, envoyer des messages de soutien et accueillir le jury le 1er septembre. Merci à tous de votre soutien ! »
Voici aussi – sur le même thème – un article intéressant publié par le quotidien Métro sous le titre « Bordeaux 2013 : notre travail ne peut pas rester lettre morte » :
« Place Jean-Jaurès, à Bordeaux, où se trouvent les locaux de l’équipe lancée dans cette bataille, Sandrine, employée de Bordeaux 2013, a les yeux rougis par la déception : “On a fait le maximum. On a rêvé de beaux projets. On a analysé les besoins de la ville, son grand potentiel européen… Félicitations à Marseille, qui a joué avec le contexte géographique de la Méditerranée. Mais le travail qu’on a fait ne peut pas rester lettre morte.”
Garder la flamme ?
Réunis au même endroit, Alain Rousset et Alain Juppé, opposants électoraux mais alliés dans cette aventure, ont voulu garder la flamme allumée : “Nous avons entraîné la population de Bordeaux, et bien au-delà, dans ce projet. Il faut qu’il soit durable. Il y a tant de belles choses que l’on ne peut pas renoncer à cela. Les quatre collectivités doivent se réunir pour continuer”, a déclaré le président de la Région. Et Alain Juppé de lui emboîter le pas : “Nous rebondirons ensemble, cela ne peut rester sans lendemain.”
Malgré la bonne volonté des différents acteurs, cette défaite sera certainement le tombeau de quelques ambitions. Eric Roux, directeur de la Rock School Barbey, estime que la sélection de Marseille est “une sacrée gueule de bois” : “Des perspectives de financement pour des projets transfrontaliers, comme ceux que nous portons (un bateau rock avec Bilbao, Saint-Sebastien et Bayonne), vont s’envoler.”
DJ Menda, membre du Collectif Bordeaux capitale culturelle 2 suite, réunissant depuis fin juillet une dizaine d’étudiants et de jeunes professionnels des métiers artistiques et de la création, pense que “la plus grande ouverture de Marseille” a fait la différence. Il espère aussi que l’union dans le projet et dans la défaite des collectivités ne “soit pas une union de façade”. Pour ne pas risquer de voir partir les espoirs aux oubliettes, un projet d’envergure devra vite prendre le relais. »
Source : Métro du 16 septembre 2008, « Bordeaux 2013 : notre travail ne peut pas rester lettre morte », Eric Becquet, avec Karine Menego et AP : http://www.metrofrance.com/x/metro/2008/09/16/XNl3mRQD4nCHo/index.xml