L’AFIC (Association française des investisseurs en capital) a organisé le 26 septembre à Bordeaux une matinée consacrée au capital investissement. Pierre Thiers, président de la commission Action régionale, a fait le point sur l’activité des investisseurs dans le Grand Sud-Ouest et plus spécialement en Aquitaine. Malgré les difficultés qui agitent actuellement le monde financier, il s’est voulu plutôt rassurant : « Les statistiques régionales (…) sont très satisfaisantes. Les nombres et montants investis par les investisseurs en capital sont en croissance régulière et montrent le dynamisme économique du tissu entrepreneurial. » En tout cas en 2007 car les chiffres 2008 (et donc les effets de la crise financière) ne sont pas encore disponibles. En 2007 donc, 280,8 millions d’euros ont été investis dans les entreprises aquitaines, au cours de 35 opérations (contre 31 en 2006). Le montant unitaire par entreprise est passé de 2 millions à 3 millions entre 2006 et 2007.
Pierre Thiers a cependant précisé que ce montant record d’investissement de 280,8 millions en 2007 était en grande partie dû à une opération exceptionnelle de plus de 170 millions d’euros. Le « trend » normal se situant plutôt autour de 110 millions d’euros en Aquitaine.
La ventilation par type de capital investissement montre le poids prépondérant du capital transmission en Aquitaine : 242,6 millions d’euros soit 86 % du volume d’activité. Le capital développement suit loin derrière, avec 29,3 millions d’euros soit 11 % du total. Le capital risque – le plus risqué mais aussi le plus innovant – ne concerne que 2 % des investissements, à 6,7 millions. En nombre d’entreprises investies, la ventilation est plus équilibrée : 38 % pour le capital développement, 32 % pour le capital transmission, 15 % pour le capital risque et 15 % pour les autres types de capital (notamment le capital retournement).
« Le capital investissement reste tonique sur ce territoire, notamment par rapport au capital transmission. Ce qui n’est pas la situation des statistiques nationales où le capital transmission ne représente que 80 %. Cela est dû au fait que les opérations sont plus modestes en Aquitaine qu’en Ile-de-France, a expliqué Pierre Thiers. J’y vois un signe de dynamisme et de jeunesse d’entreprises« .
D’après l’AFIC, la région Aquitaine se situe au 7e rang des régions françaises en terme de montants investis entre 2005 et 2007, ainsi qu’en terme de nombre d’entreprises investies. Juste derrière Midi-Pyrénées, mais très loin du trio de tête constituée encore et toujours par Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En tout cas, en matière d’attractivité territoriale, la France paraît mieux placée que ses concurrentes d’un point de vue financier. « Le capital investissement a dégagé en France une rentabilité moyenne de 15 % sur dix ans, une performance supérieure à la moyenne internationale, a affirmé Pierre de Fouquet, président de l’AFIC. La meilleure performance est dégagée par le capital transmission : 21 %. En revanche, le capital risque tourne autour de 0 % en moyenne, mais avec une grande dispersion de ses résultats. »